RÉPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
DIRECTION DE LA CULTURE DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU
EN COLLABORATION AVEC
L’ASSOCIATION CULTURELLE « AZAR » DE BENI YENNI
LA MAISON DE LA CULTURE MOULOUD MAMMERI
LA COMMUNE DE TIZI OUZOU
LE COLLECTIF DES AMIS DE SLIMANI
ET LE COMITE DES ACTIVITES CULTURELLES ET ARTISTIQUES
Organisent
سليماني تكريم الفنان
TAJMILT I SLIMANI
Hommage au chanteur SLIMANI
Samedi 20 mai 2017
Maison de la Culture Mouloud Mammeri
Hall des expositions :
10h00 :
· Exposition de photographies, discographie et articles de presse sur la vie et l’œuvre de Slimani.
Petit Théâtre :
10h30 :
· Projection d’un reportage sur l’artiste Slimani, suivie d'une rencontre avec l’artiste.
Grande Salle :
14h 00 :
· Spectacle artistique et témoignages sur la vie et l'œuvre de l'artiste par sa famille et ses amis.
Biographie de Slimani
En cette année de 1945, la deuxième guerre mondiale prend fin. Alors que la France métropolitaine reprend espoir et se projette dans l’avenir, en Algérie (colonie française), c’est la famine et le désenchantement au sein de la population indigène. Ne dit-on pas le bonheur des uns fait le malheur des autres.
En Kabylie, la misère décrite par Albert Camus lui-même, bat son plein et le typhus fait des ravages. En dépit de toutes ces épreuves, la vie reprend toujours ses droits. Justement, chez les Ath Amar du village Agouni-Ahmed à Ath Yani, une nouvelle réjouissante se répand : un nouveau né, de surcroît un garçon, est venu grossir les rangs de la tribu.
En ce 8 novembre 1945, personne ne pouvait deviner que ce nouveau venu, prénommé Slimane, allait devenir un nom qui compte dans la chanson kabyle. Cependant, très jeune, il avait montré des dispositions certaines en chantonnant des chansons du terroir et celles de Slimane Azem, dont il connaissait presque tout le répertoire ; au grand dam de son père qui n’appréciait pas ces épanchements artistiques, synonymes de dépravation. En effet, dans la société kabyle d’antan qui avait ses codes et ses valeurs, forgés dans l’adversité et l’austérité, il était mal vu de s’abandonner aux « joyeuseries » qui pouvaient vous confondre avec des castes jugées inférieures.
En 1962, à l’âge de 17 ans, enfant unique, il prend sa mère, devenue veuve, à Alger où il s’installe définitivement. Dans le quartier de Bab El Oued où il habitait, il côtoyait le milieu de la chanson Chaâbi. C’est là qu’il a fourbi ses armes et tracé sa voie.
En 1967, il débute une carrière très riche sous le pseudonyme de Slimani (nom transcrit par erreur par une animatrice de la radio chaine 2), où il faisait son premier passage. Metref Slimane, de son vrai nom, a un répertoire riche de 19 chansons, quasiment toutes des tubes fredonnés par un public très large. Dans les années 70, il était très connu pour avoir été un des chanteurs attitrés de Kamel Hamadi, qui appréciait ses qualités humaines et sa voix. Il lui a d’ailleurs donné 15 textes. Les quatre autres textes sont de Ben Mohamed (2) et d’un illustre inconnu, Kerroubi Mokrane (2). Slimani a même failli être l’interprète de Vava Inuva, car c’est à lui le premier que Idir l’a proposée.
Ses chansons sont toutes appréciées, mais les plus prisées restent : a mesnath techradh, mini jupe a fatima, ur zadegh ur anghisagh, yir zwadj, etc. Elles traitaient toutes de questions sociales et sociétales. Slimani a aussi ses propres textes, mais il ne les a jamais chantés. Un jour peut-être, on aura la chance de les écouter. Par contre certaines compositions musicales de son répertoire sont de lui. Le musicien qu’il est n’a pas franchi le cap pour devenir aussi poète. Mais qu’à cela ne tienne, il est rentré dans la postérité avec sa voix mélodieuse qui a bercé tant et tant de générations.
Slimani qui a chanté aussi en duo avec la diva Hnifa (a yargaz ruh ma truhedh), les chanteuses Anissa (El firak degmas nelmut) et Taoues (Qim qim yidhi), était promis à une longue carrière. Hélas, tel ne fut pas le cas, l’art ne faisant pas manger ceux qui le pratiquaient il a dû, la mort dans l’âme, mettre fin à son sacerdoce en 1972 pour se consacrer entièrement à sa vie professionnelle dans le sud algérien, où il travaillait à la SONATRACH. La coupure fut franche et brutale mais le nom de Slimani est resté gravé dans la mémoire collective.
Aujourd’hui l’hommage qui lui est rendu de son vivant, n’est qu’un juste retour des choses et une preuve de reconnaissance et de gratitude vis-à-vis d’un artiste qui , malgré sa modestie et son humilité, a tant donné à la culture algérienne en général et kabyle en particulier. Merci Dda Slimane !
Jeudi 18 Mai 2017